Le Black Metal
Le Black Metal est l’un des genres, sinon le genre le plus controversé de musique. Car au contraire du Grind, du Death Metal ou autre Hardcore, le Black Metal est arrivé à une époque où les limites entre acceptable et non-acceptable étaient encore fragiles. Ainsi, en 82, le Black Metal est venu frapper fort là où le Heavy Metal avait laissé une région sensible. Black Sabbath avait passé 12 auparavant, tel une tempête parmis les rangs des groupes de rock, laissant des milliers de fans derrière eux, plus tard appelés ‘’Metalleux’’. Les fans des riffs sabbathiens étaient considérés, encore au début des années 80, comme des satanistes convaincus, des adorateurs du diable, du moins pour beaucoup d’adeptes de rock plus ‘’propre’’. Si ces rockeurs, voir ces mods avaient une vision négative de Black Sabbath et ses fans, ces derniers eurent, en 82, leur propre genre ‘’au-dessus’’ de l’acceptable. Heureusement pour les rockeurs traditionels, au début du mouvement peu de personne, si ne charchant pas à en découvrir davantage, pouvait connaître le Black Metal. Mais le mal était fait, Venom avait ouvert la brèche à deux vagues supplémentaires de groupes de Black Metal, dont l’une d’elle dévastatrice pour la réputation – fragile – du Metal.
La première vague, ou la naissance du genre, a eu lieu de 82 à 91, une décennie durant. Ce fut le groupe Britannique Venom qui créa le genre, grâce à leur second album, ‘’Black Metal’’. Cet album a bel et bien été porteur du nom du genre qu’il engendra. Il s’agit là de tout sauf d’une coïncidence – cette théorie n’existe même pas en musique, rien n’arrive pour rien, jamais. Non seulement cet album fut le père du Black Metal, mais du Metal extrême complet, le Black étant le premier genre créé de cette catégorie – le Death a été inventé 3 ans plus tard, en 85. Pour les grands fans de Black Metal moderne ou post-moderne – seconde et troisième vague – il est difficile de croire que ce ‘’Black Metal’’ de Venom a réellement été porteur du genre. Le genre a cette époque avait beaucoup plus de caractéristiques du Thrash Metal et du Heavy Metal originel que du Black Metal actuel. Néamoins, le côté plus cru a fait toute la différence. Également, les riffs – plus que – répétitifs et les mélodies extrêmement simple en ont fait un genre à part. L’ambiance sombre et malsaine ont toujours été également une part importante du Black Metal. Mais ce qui attira l’attention, et c’est probablement la seule chose que distingue la plupart des non-initiés à cette musique primitive, c’est la chant, les vocals. On utilisera les termes ‘’growls’’ et ‘’roar’’ pour le Death Metal, mais ‘’raspy’’ pour le Black Metal. Bien qu’avec Venom on pouvait encore comprendre ce qui se disait, bien rapidement la distortion extrême – naturelle ou non – a pris le dessus, les paroles devenant incompréhensibles. Quorthon, chanteur de Bathory, groupe suèdois de la première vague, a dit plus tard : « […] les voix étaient faites pour que cela ressemble à un homme torturé, un homme possédé par Satan criant sa hargne au monde entier […] ». La voix raspy est un des éléments clés dans le Black Metal. Également, les textes, bien que incompréhensibles pour beaucoup, étaient un élément important du Black Metal première vague. À l’instar des noms de personnages que la plupart des Black Metalleux se donnaient, les paroles étaient sataniques la plupart du temps. En fait, durant la première décennie, les textes n’étaient pas très variés et on avait vite l’impression de lire – pour ne pas dire ‘’entendre’’ – toujours la même chose. Cela se diverisiera – trsietement – durant la seconde vague. Il faut également mentioner que ce fut King Diamond, chanteur de Mercyful Fate – plus tard leader de son groupe éponyme – qui usa le premier du corpsepaint – painture sur corps – lors de ses spectacles. Tradition suivit par de nombreux groupes de Black Metal depuis.
Si la première vague a frapper fort, c’est le début de la seconde qui marquera le plus l’histoire ce genre, autant dans sa forme artistique que dans ses paroles que dans les gestes hors-scènes commis par certains artistes. Son histoire est courte mais très intense. Tout a commencé en 91, avec le groupe norvégien Darkthrone et son second album, ‘’A Blaze In The Northern Sky’’. Le tout s’est poursuivi en 92 avec l’album éponyme de Burzum, le ‘’one-man band’’ du également Norvégien Varg Vikernes. Ces des groupes ont marqués une évolution logique du Black Metal de Venom et Bathory, mais radicalement différentes l’une de l’autre. Il existait deux écoles de pensé à ce moment : d’un côté on avait un Black Metal ultra-simplifié du côté de Darkthrone, Emperor ou Immortal. Les riffs étaient d’une répétivité allarmante et la mélodie était extrêmement de base. La batterie semblait venir d’une grotte préhistorique, les coups frappés sur des peaux animales. Seul le chant n’a pas changé, étant déjà adapté à cet état d’esprit musicale – certes un peu plus tard que celui de Venom, ce fut Bathory qui l’améliora durant la première vague. C’est ce Black Metal simplifié au maximum qui donna naissance au terme True Norwegian Black Metal, étant donné que tous les groupes – connus – de ce courant venaient de Norvège. La seconde vision de l’évolution de ce genre brute est une musique plus complexe, avec une ambiance plus développée et des riffs de second niveau. Parfois le chant était soit plus aigu soit plus grave, tout dépendemment des groupes. C’est cette voie plus complexe qu’ont empruntés Burzum, Mayhem et Ensalved. Par contre, les paroles, d’un côté comme de l’autre, ont vite dérivés du chemin pris dans la première décennie du Black Metal. Si parfois ils n’étaient pas très offensants, parlant de la froideur de la Norvège, des forêts du Nord, de la beauté froide des pays scandinaves, la plupart du temps les paroles ont été violentes, racistes et intolérentes. Bien des groupes ont écris sur des propos anti-chrétiens, pro-païens, néo-nazistes. D’ailleurs Varg Vikernes a écrit, plus tard, tout un livre – supposée biographie – sur ce genre de choses – lorsqu’il était en prison, pour le meurtre de Euronymous, guitariste de Mayhem. Car c’est aussi ça la seconde vague de Black Metal, une tonne de crimes qui ont entachés la réputation du Metal extrême, voir du Metal en entier. Des incendits d’église par des membres de groupes de Black Metal ont été souvent vus en Norvège durant quelques années. Et, l’une des choses les plus controversée dans l’histoire du Metal, et même de la musique, est survenue à ce moment. En 91, le chanteur de Mayhem, Dead, s’est suicidé. C’est Euronymous, son guitariste, à l’époque au sommet du satanisme, qui l’a trouver. Dans un état d’esprit incertain, il a pris une photos du cadavre sanguinolant de Dead – il s’était ouvert les veines avant de se tirer une balle en pleine tête. Mayhem, en 95, ont fait un bootleg – disque non-officiel – avec cette photo comme pochette. Impensable.
On peut réellement parler de troisième vague de Black Metal qu’en 96, grâce au second album ‘’Stormblåst’’ du groupe norvégien Dimmu Borgir. Néamoins, il en existait des parties avant cette date, alors que certains groupes se sont calmés – ce qu’ils mettront sur le dos de la maturité psychologique et artistique. Car, en effet, la troisième et dernière vague de Black Metal met en avant-plan une musique moins brutale, moins caverneuse. Dimmu Borgir et Cradle Of Filth furent les groupes qui mirent les premiers de l’avant cette théorie. Désormais, le Black Metal est beaucoup moins répétitif, plus complexe. Ils ont totalement oublier la façon de penser de Darkthrone et ont plutôt peaufiné celle de Burzum et Mayhem. Le clavier fait son apparition dans le Black Metal, et quelques éléments gothiques apparaissent, comme par exemple les personnages vampires des membres de Cradle Of Filth. Les groupes ont totalement oubliés la vague de folie anti-conformiste de la premières moitié des années 90. À partir de ce moment, les paroles sont devenues aussi variés que n’importe quel style de Rock. Peu de groupes continuèrent la tradition du True Norwegian Black Metal, mis à part Darkthrone qui ne lâcheront jamais leur idéalogie – leur dernier album en date nous le prouve. Ceratains groupes, tel Marduk et Dark Funeral, préféreront allé se réfugier dans le Norsecore – aussi prêt du Black Metal que du Death Metal – plutôt que de faire du Black Metal Mélodique. Car c’est bien cela qu’est devenu le Black Metal ici, à la troisième vague : mélodique, parfois même symphonique. Le style musical devient pour la première fois de son histoire grand public. Certains vont même jusqu’à mêlé le Black Metal à d’autres style, comme Bal-Sagoth et sa fusion avec le Power Metal ou Satyricon, qui vont se mêlés au Doom Metal. C’est un changement radical par rapport à la tradition qu’a instauré Venom.
Quelques excellents albums :
Venom – Black Metal (1982)
Bathory – Under The Sign: The Sign Of The Black Mark (1986)
Celtic Frost – Into The Pandemonium
Darkthrone – A Blaze In The Northern Sky
Burzum – Det Som Engang Var (1993)
Immortal – Battles In The North (1993)
Emperor – In The Nightside Eclipse
Mayhem – De Mysteriis Dom Sathanas (1994)
Cradle Of Filth – Dusk And Her Embrace (1997)
Dimmu Borgir – Enthorne Darkness Trumphant (1997)
Sources :
www.wikipedia.com
www.metal-observer.com
www.allmusic.com
www.fnnation.com
www.metaluniverse.net
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